Tutoriels dépannage informatique :

Est-il temps d’installer Windows 11 ?

Les signalements de bugs plus ou moins problématiques affectant Windows 11 se sont multipliés ces derniers mois, en particulier depuis le déploiement de la version 22H2, censée résoudre divers problèmes tout en introduisant de nouvelles fonctionnalités qui manquaient dans la première édition (consultez notre article pour plus de détails). Les exemples abondent, avec des problèmes tels que l’incompatibilité avec les pilotes Intel Smart Sound Technology (SST), des baisses de performances associées aux cartes graphiques Nvidia – et initialement aux puces AMD lors du lancement de Windows 11 -, un bug provoquant des erreurs d’écran bleu de la mort (BSOD) liées à OneDrive, la création en double d’une file d’attente d’impression entraînant le blocage de l’imprimante, l’incapacité de fermer l’écran de verrouillage, des difficultés d’installation et de mise à jour via le Microsoft Store, des « fuites de mémoire », et même l’échec d’installation de la version 22H2 avec l’émission d’un message d’erreur.

Faut-il installer Windows 11 ?

Récemment, Microsoft a confirmé un problème lié à la mise à jour KB5019980 de novembre 2022 pour Windows, entraînant des plantages d’applications. Bien qu’elle ait corrigé six failles de sécurité majeures et apporté des modifications esthétiques au bouton de recherche de la barre des tâches, cette mise à jour a également introduit un bug majeur avec les pilotes Intel. Plus récemment encore, le Patch Tuesday de février 2023 a signalé des pilotes nécessitant une mise à jour, mais s’est avéré incapable de les télécharger et d’effectuer l’installation, entraînant même des plantages du PC.

Chaque Patch Tuesday semble introduire de nouveaux problèmes, s’ajoutant à ceux déjà existants avant d’être éventuellement résolus dans des correctifs parallèles, parfois par des moyens détournés, indiqués par Microsoft, qui semble parfois avoir du mal à les résoudre définitivement. La multitude de versions et de builds actuellement en circulation rend la navigation dans cet univers complexe, nécessitant une attention minutieuse et une expertise quasi-archéologique pour s’y retrouver parmi les informations disséminées sur les sites de support et d’information de Microsoft.

En guise de dernière « péripétie », dans sa volonté d’encourager les utilisateurs de Windows 10 à passer à Windows 11, Microsoft n’hésite plus à diffuser des publicités vantant les mérites du nouveau système, même auprès de ceux équipés de PC officiellement non compatibles ! Cette bévue a été relevée par @PhantomOfEarth, un « insider » bien connu, qui s’est empressé de la partager sur Twitter le 23 février 2023.

Windows 11 est-il vraiment un Windows 10 modifié ?

Bien sûr, tout n’est pas à déplorer dans Windows 11. En dépit du design rafraîchi avec des fenêtres aux coins arrondis, on peut saluer l’intégration tant attendue d’onglets dans l’Explorateur, une fonctionnalité depuis longtemps présente sur d’autres systèmes tels que macOS ou Ubuntu. Diverses petites améliorations viennent également égayer l’expérience. Cependant, il faut le dire sans ambages, en dépit des efforts de Microsoft, Windows 11 ne représente pas une révolution dans le monde des systèmes d’exploitation. C’est essentiellement une version améliorée et modernisée de Windows 10, qui, selon les premières déclarations de Microsoft en 2015, aurait dû être la dernière itération de la famille. Toutefois, cette mise à jour semble avoir été bricolée à la hâte, probablement pour des raisons plutôt obscures, peut-être liées à des considérations commerciales, simplement dans le but de susciter l’enthousiasme avec du « nouveau ».

Certes, Windows 11 apporte une esthétique visuelle plus contemporaine. Pourtant, la réception de la nouvelle interface et des fonctionnalités introduites n’est toujours pas unanime, surtout compte tenu de certains choix déconcertants, notamment des coupes dans les fonctionnalités et les raccourcis par rapport à Windows 10.

Pour compliquer la transition vers Windows 11, Microsoft a décidé d’imposer des exigences matérielles assez strictes, avec une liste restreinte de processeurs autorisés et, surtout, la nécessité de disposer du composant de sécurité tant discuté, le TPM 2.0. Ces deux contraintes ont immédiatement exclu des PC relativement récents et parfaitement opérationnels de l’accès au nouveau système d’exploitation. Cette décision paraît d’autant plus déconcertante que les versions de test de Windows 11 fonctionnaient sans problème sur des ordinateurs plus anciens. De plus, une version modifiée appelée Tiny11, créée par un bidouilleur astucieux (consultez notre article), tourne parfaitement sur des PC officiellement considérés comme incompatibles !