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SSD NVMe non détecté sur les ordinateurs : comprendre et résoudre le problème
un problème moderne de plus en plus fréquent
Les disques SSD NVMe sont devenus la norme dans les ordinateurs récents. Ils offrent des vitesses de lecture et d’écriture bien supérieures aux SSD SATA traditionnels. Cette rapidité s’explique par leur interface PCIe, qui permet un échange de données plus direct entre le stockage et le processeur.
Mais malgré leur modernité, ces disques posent parfois un problème aussi frustrant qu’inhabituel : ils ne sont tout simplement pas détectés. L’ordinateur, au démarrage, ne voit rien. Ni le BIOS, ni Windows, ni les outils d’installation. Le SSD semble comme invisible, ce qui bloque toute tentative d’installation du système d’exploitation.
Ce dysfonctionnement peut surprendre. Surtout lorsqu’il concerne des PC portables récents ou du matériel neuf. Pourtant, les causes sont souvent logiques, même si elles sont peu documentées ou peu connues. C’est pourquoi cet article propose une explication claire, hiérarchisée, et approfondie du phénomène, avec des solutions concrètes.
Pourquoi un SSD NVMe peut ne pas être détecté
Le fait qu’un SSD NVMe ne soit pas reconnu peut avoir plusieurs causes techniques. Ce problème ne signifie pas toujours que le disque est défectueux. Il s’agit souvent d’un mauvais paramétrage du BIOS ou d’une incompatibilité logicielle avec le pilote de gestion de stockage.
De manière générale, trois grandes catégories d’origine peuvent expliquer la non-détection :
- Le paramétrage du BIOS/UEFI (mode VMD, Secure Boot, etc.)
- Un défaut matériel ou une mauvaise installation physique
- Une incompatibilité entre le disque et la carte mère
Pour déterminer laquelle de ces causes est à l’origine du problème, il faut procéder par élimination. L’important est d’observer le comportement du BIOS, des outils d’installation (Windows ou Linux), et des environnements de secours comme Hiren’s Boot ou GParted.
Le rôle du BIOS dans la détection des disques NVMe
Le BIOS (ou UEFI) est la première couche logicielle de l’ordinateur. C’est lui qui identifie les composants matériels au démarrage. Si le BIOS ne voit pas le SSD NVMe, aucun système d’exploitation ne pourra l’utiliser.
Certains BIOS récents, notamment sur les portables Lenovo, HP ou Dell, activent par défaut un mode appelé Intel VMD. Ce mode force le contrôleur NVMe à passer par un pilote spécifique Intel, généralement utilisé pour des configurations RAID ou Optane. Si ce mode est activé, un SSD NVMe “classique” comme un Crucial P3 ou un WD SN570 ne sera pas détecté, sauf si le pilote Intel RST est intégré dans l’installateur de Windows.
La solution dans ce cas est simple, mais méconnue : désactiver Intel VMD dans le BIOS. Cette option se trouve généralement dans l’onglet « Configuration » ou « Advanced ». Une fois désactivée, le SSD est immédiatement détecté, aussi bien dans le BIOS que dans Windows.
Secure Boot et UEFI : un filtre silencieux
Un autre paramètre du BIOS peut bloquer la détection : Secure Boot. Ce mécanisme de sécurité empêche le lancement de systèmes ou périphériques non signés. Si Secure Boot est actif, un disque NVMe contenant un système non reconnu (comme une installation Linux ou une image clonée) peut être ignoré.
Il faut donc, dans certains cas, désactiver temporairement Secure Boot, le temps d’installer un nouveau système. Par ailleurs, si le BIOS est en mode UEFI uniquement, il ne reconnaîtra pas un disque partitionné en MBR (ancien format). Le disque devra alors être reformaté en GPT, via un outil comme Diskpart ou GParted.
Problèmes matériels fréquents et fausses pannes
Un SSD NVMe peut aussi ne pas être détecté à cause d’un défaut matériel ou d’un simple oubli de montage. Même si la technologie est plus stable aujourd’hui, le contact physique entre le disque et la carte mère reste critique.
Une insertion mal alignée, une vis absente, ou une mauvaise pression peut suffire à empêcher la reconnaissance du disque. Et comme les SSD NVMe s’insèrent à un angle de 30 à 45°, l’erreur est facile à commettre, surtout sur des machines compactes.
Ce problème est d’autant plus difficile à diagnostiquer que parfois, le disque apparaît brièvement (dans Hiren’s Boot par exemple), mais disparaît au redémarrage. Cela peut créer de faux espoirs et induire en erreur les utilisateurs.
Tester physiquement le SSD : un passage obligatoire
Pour écarter tout doute, il faut toujours tester le SSD NVMe dans un boîtier externe USB vers NVMe ou dans un autre ordinateur. Si le disque est reconnu ailleurs, alors le problème vient du BIOS ou de la carte mère du premier appareil.
Dans certains cas, il est aussi utile de mettre à jour le firmware du SSD (depuis le site du constructeur) ou le BIOS de la machine. Certaines mises à jour corrigent des bugs de compatibilité, en particulier avec les SSD sans DRAM ou récents.
Les SSD sans DRAM et les BIOS capricieux
Certains SSD NVMe, comme les Crucial P3 ou les Kingston NV2, n’ont pas de mémoire cache DRAM intégrée. Cela les rend moins coûteux, mais aussi parfois plus difficiles à détecter sur des cartes mères ou BIOS exigeants.
Sur des modèles Lenovo IdeaPad, par exemple, ces SSD sont ignorés tant que le mode VMD est actif. D’autres machines ne les reconnaissent pas du tout, même avec les bons réglages, en raison de limitations internes ou de firmwares non compatibles. Il est alors recommandé de se tourner vers des modèles plus universels comme les Samsung 970 EVO ou WD SN750.
L’installateur Windows 11 ne voit pas le disque : et après ?
Lorsque le BIOS détecte bien le SSD, mais que l’installateur Windows ne le voit pas, la cause est souvent logicielle. Il manque simplement un pilote NVMe, ou le disque n’a pas été initialisé dans le bon format.
La première chose à faire est de vérifier avec diskpart, en ligne de commande depuis l’installateur Windows. Si le disque n’apparaît pas dans la commande list disk, il est encore mal configuré dans le BIOS. S’il est là mais inutilisable, il faut supprimer les partitions et le reformaté en GPT.
Recréer proprement les partitions EFI
Un SSD NVMe ne peut booter en mode UEFI que s’il contient une partition EFI. L’utilisateur ne doit pas la créer manuellement, mais laisser Windows s’en charger.
Dans l’installateur, il faut simplement :
- Supprimer toutes les partitions
- Sélectionner l’espace non alloué
- Cliquer sur « Suivant »
Windows créera automatiquement une partition EFI, une MSR, et une partition principale. Une fois l’installation terminée, le BIOS affichera « Windows Boot Manager », signe que tout est en ordre.
Réparer un démarrage UEFI corrompu
Si le SSD était déjà installé, mais que Windows ne démarre plus, la solution passe par la commande bcdboot. En accédant à l’invite de commandes depuis la clé USB, on peut restaurer le bootloader avec :
- bcdboot C:\Windows /l fr-fr /s S: /f UEFI
Cela permet au BIOS de retrouver l’entrée « Windows Boot Manager », même si elle avait été effacée par une mise à jour ou un clonage.
Un problème simple mais mal documenté
Un SSD NVMe non détecté ne signifie pas toujours une panne. Il s’agit souvent d’une question de compatibilité BIOS, de mauvais réglage du mode de stockage, ou de problèmes physiques mineurs.
Chez Com&Dev Solutions Informatiques, entreprise de dépannage informatique active dans toute la Suisse romande, principalement dans les villes Neuchâtel, Lausanne, Fribourg, La Chaux-de-Fonds, Berne, Bulle, Le Locle, Morges, Nyon, Yverdon et Genève, nous rencontrons régulièrement ce genre de situations. Elles demandent rigueur, méthode et surtout un diagnostic clair.
Un SSD NVMe, même invisible au premier regard, n’est pas perdu. Avec les bons outils, une clé USB de secours, et les bons réglages, il redevient accessible, rapide, et totalement fonctionnel. Ne jetez pas votre matériel trop vite : parfois, désactiver une simple option comme Intel VMD suffit à tout débloquer.
