Windows 11 et l’ère de l’IA : bien plus qu’une mise à jour, une révolution en marche avec Copilot
La migration vers un nouvel système d’exploitation a longtemps été perçue comme une contrainte. Une simple ligne sur le budget de la DSI, une série de tests de compatibilité et, au bout du compte, une interface légèrement remaniée pour les utilisateurs. Mais voir la transition de Windows 10 à Windows 11 sous cet angle, en cette fin d’année 2025, serait une profonde erreur stratégique. Il ne s’agit pas d’un simple rafraîchissement. C’est la porte d’entrée vers une nouvelle ère : celle de l’intelligence artificielle intégrée au cœur de notre outil de travail le plus fondamental, l’ordinateur.
Au centre de cette révolution se trouve un nom sur toutes les lèvres : Copilot. Loin d’être un gadget ou un simple assistant conversationnel, il représente un changement de paradigme dans la manière de créer, d’analyser et de collaborer. Pour les entreprises, ignorer ce virage n’est pas une option. Le véritable enjeu n’est donc plus de savoir si il faut migrer, mais comment piloter cette transition pour qu’elle devienne un véritable levier de performance, d’innovation et de compétitivité.
Ce chantier, complexe et passionnant, repose sur trois piliers indissociables : l’humain, la gouvernance et la technologie.
Impact sur la productivité : apprivoiser l’assistant pour en faire un allié
L’arrivée de Copilot dans le quotidien des employés peut s’apparenter à l’introduction de la calculatrice dans un bureau d’études ou de l’email dans la communication d’entreprise. L’outil est si puissant qu’il peut, au début, être aussi intimidant que fascinant. Laisser les salariés le découvrir seuls, c’est prendre le risque d’une adoption inégale, d’une sous-utilisation et, pire encore, d’une frustration face à des résultats décevants.
Au-delà de l’effet « waouh » : construire une nouvelle routine de travail
La première interaction avec Copilot est souvent bluffante. « Rédige-moi un email pour relancer le client X« , « Fais-moi une synthèse de ce document de 50 pages », « Crée une présentation PowerPoint sur les résultats trimestriels ». Les premières requêtes fonctionnent, la magie opère. Mais la véritable productivité ne naît pas de ces actions ponctuelles. Elle naît de l’intégration de l’outil dans le flux de travail quotidien.
Il ne s’agit pas de faire les mêmes choses plus vite, mais de faire des choses différentes, à plus forte valeur ajoutée.
- Pour un commercial, Copilot ne doit pas seulement rédiger des emails de prospection. Il doit l’aider à analyser les notes de la dernière réunion pour en extraire les préoccupations clés du client, à préparer un argumentaire personnalisé en quelques secondes, et même à simuler des objections pour mieux s’y préparer.
- Pour un contrôleur de gestion, l’outil peut aller bien au-delà de la création de graphiques sur Excel. Il peut identifier des anomalies dans des milliers de lignes de données, proposer des interprétations de tendances et aider à rédiger les premières ébauches d’un rapport d’analyse.
- Pour un chef de projet, il peut générer un plan de projet initial à partir d’une simple description, suggérer des répartitions de tâches et rédiger des comptes rendus de réunion à partir d’une transcription.
Le véritable gain de productivité se situe là : dans la libération du temps cognitif. Le temps passé sur des tâches répétitives et à faible valeur est drastiquement réduit, permettant aux collaborateurs de se concentrer sur la stratégie, la créativité, la relation client et la prise de décision.
L’art du « prompt » : apprendre à dialoguer avec la machine
La compétence clé de cette nouvelle ère est sans doute l’art de la requête, ou « prompt engineering ». Un ordre vague donnera un résultat générique et médiocre. Une instruction précise, contextuelle et bien formulée donnera un résultat pertinent et directement exploitable. Préparer ses employés, c’est donc avant tout leur apprendre à « parler » à Copilot.
Une formation efficace doit s’articuler autour de cas d’usage concrets et spécifiques à chaque métier :
- Phase d’acculturation : Démystifier l’IA. Organiser des séminaires pour expliquer ce qu’est Copilot, comment il fonctionne (très simplement), mais surtout ce qu’il n’est pas. Non, il ne lit pas dans les pensées. Non, il ne remplacera pas le jugement humain. Il est un assistant, un copilote, et le pilote reste l’humain.
- Ateliers par métier : Créer des sessions de travail pour les équipes marketing, RH, finance, juridique, etc. L’objectif : brainstormer sur des cas d’usage concrets. « Comment Copilot peut-il m’aider à préparer mon entretien annuel ? », « Comment peut-il accélérer la rédaction de nos descriptions de poste ? ».
- Mise en place de « Champions » : Identifier dans chaque équipe des ambassadeurs, des utilisateurs curieux et enthousiastes. Formez-les de manière plus approfondie pour qu’ils deviennent les référents de leurs collègues, partagent leurs astuces et fassent remonter les meilleures pratiques. C’est le moyen le plus efficace de diffuser la connaissance de manière organique.
Gouvernance et données : établir les règles du jeu pour une IA de confiance
Confier un outil aussi puissant que Copilot à des centaines, voire des milliers d’employés sans un cadre clair et robuste serait une folie. Les risques sont bien réels : fuite de données confidentielles, violation de la vie privée, utilisation d’informations erronées générées par l’IA (« hallucinations »). La confiance numérique se gagne difficilement et se perd en un instant.
La charte d’utilisation de l’IA : votre garde-fou stratégique
Avant même le déploiement à grande échelle, la mise en place d’une charte d’utilisation de l’IA est un prérequis non négociable. Ce document ne doit pas être un simple texte juridique enterré dans l’intranet. Il doit être un guide pratique, pédagogique et compréhensible par tous.
Voici les piliers essentiels d’une telle charte :
- Confidentialité absolue des données : La règle d’or. Il doit être formellement interdit d’entrer dans Copilot des données personnelles identifiables (DPI), des informations clients sensibles, des secrets industriels, des données financières non publiques ou toute information stratégique. Expliquez pourquoi : même avec les garanties de Microsoft 365 Copilot (qui ne réutilise pas les données de l’entreprise pour entraîner ses modèles publics), le principe de précaution doit prévaloir.
- La vérification humaine n’est pas une option : Toute information, donnée, ligne de code ou analyse produite par Copilot doit être systématiquement vérifiée, validée et corrigée par un humain compétent. L’IA peut se tromper. L’employé reste l’unique responsable du produit final. Cette notion de responsabilité est cruciale.
- Transparence et propriété intellectuelle : L’utilisation significative de Copilot dans la création d’un document, d’un code ou d’une présentation doit-elle être signalée ? Qui est propriétaire du contenu généré ? La charte doit clarifier ces points pour éviter toute ambiguïté, notamment sur les créations qui pourraient être soumises au droit d’auteur.
- Éthique et usages proscrits : Définir clairement les limites. Ne pas utiliser l’outil pour générer des évaluations de performance, prendre des décisions de recrutement automatisées, créer du contenu trompeur ou malveillant, ou pour toute tâche qui requiert un jugement éthique humain.
- Sécurité et conformité : Rappeler que Copilot est intégré à l’écosystème de sécurité de l’entreprise (comme Microsoft Purview). Les politiques de prévention des pertes de données (DLP) s’appliquent. Si un utilisateur tente d’entrer une information confidentielle, le système doit pouvoir le détecter et le bloquer.
La communication et la formation autour de cette charte sont aussi importantes que son contenu. Rendez-la vivante : infographies, courtes vidéos, études de cas… pour que chaque employé comprenne que ces règles ne sont pas là pour le brider, mais pour le protéger, lui et l’entreprise.
Prérequis techniques : bâtir des fondations solides pour l’IA de demain
L’expérience utilisateur avec l’IA est directement liée à la performance de la machine sur laquelle elle s’exécute. Une Copilot lente, saccadée ou qui monopolise toutes les ressources du système sera rapidement abandonnée. C’est pourquoi la migration vers Windows 11 n’est que la première étape. La véritable préparation consiste à anticiper les besoins matériels et logiciels qui vont devenir la nouvelle norme.
Le NPU : le cerveau de l’IA dans votre PC
Le composant qui change la donne est le NPU (Neural Processing Unit). Il s’agit d’un processeur spécialisé, conçu spécifiquement pour accélérer les tâches liées à l’intelligence artificielle. Son rôle est fondamental. Contrairement au CPU (le cerveau multitâche) et au GPU (le spécialiste du graphisme), le NPU exécute les calculs d’inférence IA avec une efficacité énergétique spectaculaire.
Concrètement, pour l’utilisateur, cela signifie :
- Réactivité instantanée : De nombreuses fonctionnalités de Copilot peuvent s’exécuter localement sur le PC sans avoir besoin d’envoyer une requête au cloud. La réponse est plus rapide, plus fluide.
- Autonomie préservée : Sur un ordinateur portable, faire tourner des algorithmes d’IA sur le NPU consomme beaucoup moins de batterie que sur le CPU ou le GPU. C’est la clé pour une IA mobile et performante.
- Confidentialité renforcée : En traitant plus de données localement, on réduit la quantité d’informations qui transitent vers le cloud, ce qui constitue un gage de sécurité supplémentaire.
Lors du prochain cycle de renouvellement du parc informatique, la présence d’un NPU puissant doit devenir un critère de décision aussi important que la quantité de RAM ou la vitesse du processeur. Les « AI PCs » ne sont pas un concept marketing ; ils sont la fondation matérielle de cette nouvelle ère.
L’écosystème matériel : repenser la configuration standard
Au-delà du NPU, toute la configuration du poste de travail doit être revue à la hausse :
- Mémoire vive (RAM) : Si 8 Go étaient suffisants pour la bureautique classique, ils deviennent un goulot d’étranglement pour un usage intensif de l’IA. 16 Go de RAM devraient être considérés comme le nouveau minimum standard, et 32 Go pour les utilisateurs avancés.
- Stockage : Un disque SSD NVMe rapide est indispensable pour charger rapidement les modèles d’IA et les applications qui en dépendent.
- Licences logicielles : Pour bénéficier de la version la plus sécurisée et la mieux intégrée, les licences Microsoft 365 E3 ou E5 sont souvent nécessaires. Elles activent les couches de sécurité et de conformité qui encadrent l’utilisation de Copilot en entreprise.
La migration vers Windows 11 est donc le signal de départ. C’est l’occasion idéale pour auditer le parc existant, identifier les machines qui devront être remplacées en priorité et planifier un budget de renouvellement qui ne vise pas seulement la compatibilité, mais la performance pour les trois à cinq prochaines années.
Le fait d’aborder la transition vers Windows 11 uniquement comme un projet technique est une vision à court terme. C’est en réalité un projet de transformation d’entreprise. En orchestrant de manière synchronisée la formation des employés, la définition d’un cadre de gouvernance clair et la modernisation de l’infrastructure technologique, les organisations peuvent transformer cette « migration » en une véritable accélération, plaçant l’intelligence artificielle au service de leur capital le plus précieux : l’intelligence humaine.
Et si vous avez besoin d’aide ?
La transition vers un nouvel environnement comme Windows 11 est une étape importante qui peut parfois s’accompagner de défis techniques. Si vous rencontrez des difficultés ou si vous souhaitez simplement être accompagné par des professionnels pour garantir une migration sans heurt, n’hésitez pas à faire appel à un service spécialisé. Que vous ayez besoin d’un dépannage informatique à Fribourg ou d’une assistance experte, une aide est toujours disponible. De même, pour les résidents et entreprises de la région lémanique, notre service de dépannage informatique à Lausanne se tient à votre disposition pour résoudre tous vos problèmes techniques.

F.A.Q. Sur le programme ESU de Windows 10 : Garder Windows 10
Comment garder Windows 10 après 2025 ?
Après le 14 octobre 2025, Windows 10 ne recevra plus de mises à jour de sécurité classiques. Pour continuer à l’utiliser en toute sécurité, il faut activer le programme Extended Security Updates (ESU). Celui-ci permet de prolonger la prise en charge d’un an supplémentaire, jusqu’au 13 octobre 2026. Vous pouvez y accéder de trois manières : gratuitement via la sauvegarde cloud avec un compte Microsoft, en échangeant des points Rewards, ou en payant un montant d’environ 30 CHF/€. Grâce à l’ESU, vous pouvez conserver Windows 10 plus longtemps tout en restant protégé contre les menaces de sécurité.
Qu’est-ce que le programme ESU pour Windows 10 et pourquoi existe-t-il ?
Le programme Extended Security Updates (ESU) permet aux utilisateurs de Windows 10 (versions Home, Pro, Éducation, etc.) de continuer à recevoir des mises à jour de sécurité critiques et importantes pendant un an, au-delà de la fin du support prévue le 14 octobre 2025.
Quels sont les moyens d’obtenir cette année supplémentaire de mises à jour ?
- Gratuitement, en activant la sauvegarde dans le cloud via un compte Microsoft.
- En échangeant 1 000 points Microsoft Rewards.
- En payant environ 30 CHF/€ pour prolonger le support d’un an.
Comment s’inscrire au programme ?
Un assistant d’inscription apparaît dans Paramètres → Windows Update. Il suffit de cliquer sur « S’inscrire maintenant » et de suivre les étapes avec un compte Microsoft.
Faut-il un compte Microsoft ?
Combien de PC peut-on protéger avec une seule inscription ?
Jusqu’à 10 appareils Windows 10 22H2 peuvent être couverts, à condition d’être reliés au même compte Microsoft en tant qu’administrateur.
Quelle est la durée de l’ESU ?
La couverture commence le 15 octobre 2025 et se termine le 13 octobre 2026. A renouveler chaque année, jusqu'à 2028.
Peut-on combiner plusieurs options (gratuit, Rewards et payant) ?
Quelles sont les limites de l’ESU ?
- Il n’apporte aucune nouvelle fonctionnalité.
- Seuls les correctifs de sécurité sont fournis.
- Le déploiement est progressif : certains utilisateurs verront l’option apparaître plus tard.
Que faire si je ne veux pas passer à Windows 11 ?
ESU constitue une solution temporaire pour continuer à utiliser Windows 10 en toute sécurité. Cependant, il est recommandé d’anticiper une migration vers Windows 11 ou vers un autre système à moyen terme.
ESU est-il gratuit ?
Oui, il existe une option gratuite pour bénéficier de l’ESU. En synchronisant les paramètres de votre PC avec un compte Microsoft via la sauvegarde dans le cloud, vous pouvez obtenir un an de mises à jour de sécurité sans frais. Toutefois, Microsoft propose aussi deux alternatives : échanger des points Rewards ou régler un montant d’environ 30 CHF/€ pour activer l’ESU.
Pourquoi l’option ESU n’apparaît-elle pas sur mon PC ?
L’ESU est déployé de manière progressive. Si vous ne voyez pas le bouton « S’inscrire maintenant » dans Paramètres → Windows Update, cela peut avoir plusieurs causes. Assurez-vous d’abord que vous utilisez bien Windows 10 version 22H2, la seule version compatible. Vérifiez ensuite que vous êtes connecté avec un compte Microsoft ayant les droits administrateur. Dans certains cas, l’option peut apparaître avec quelques jours ou semaines de décalage. Pensez aussi à redémarrer votre ordinateur et à lancer une recherche manuelle de mises à jour afin de forcer l’actualisation.